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Fauche Qui Peut, un chantier participatif pour lutter contre le vérâtre sur le massif du Grand-Colombier

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Samedi 27 mai, une vingtaine de participants se sont rendus sur l’alpage du Grand-Colombier pour apporter leur aide aux éleveurs dans la lutte contre le vérâtre blanc, une plante envahissante se développant sur l’alpage.

La première édition Aindinoise de Fauche Qui Peut a été proposée par la Chambre d’agriculture de l’Ain en partenariat avec la Société d’économie montagnarde de l’Ain et la Communauté de Commune Bugey Sud sur le massif du Grand-Colombier.
L’objectif de ce chantier participatif : Eviter la multiplication du vérâtre blanc en alpage, une plante toxique pour les troupeaux qui limite la biodiversité et réduit les surfaces d’herbes servant à nourrir les troupeaux.  

 

"Lors des journées de découvertes de l’alpage réalisées les années précédentes, les participants nous proposaient leur aide pour intervenir sur les pâturages. L’idée de mettre en place un chantier participatif est venue de là". explique Jean-Louis FAURAX, le président du Syndicat d’Alpage du Colombier. Les alpagistes constatent en effet la progression de cette plante depuis la création du syndicat d’alpage dans les années 60, notamment sur deux secteurs avec une accélération ces dernières années.

Cet évènement a permis d’aborder d’autres sujets tels que l’historique et le fonctionnement de l’alpage ainsi que le travail des alpagistes et du berger. L’occasion de rappeler aussi le rôle du pâturage dans le maintien de l’ouverture des paysages. "Organiser cet évènement au sein de l’Espace Naturel Sensible du Grand-Colombier permet de mettre en valeur cet espace auprès du grand-public par le prisme du pastoralisme" se réjouit Estelle Charrut, Responsable Tourisme, Culture et Patrimoine à la Communauté de Communes Bugey Sud.

L’alpage du Grand-Colombier est par ailleurs un site d’expérimentation sur la lutte contre le vérâtre inclus dans un programme agricole à l’échelle du massif jurassien. La parcelle a donc été fauchée selon deux méthodes différentes, l’une en coupant les tiges au plus bas, l’autre en piochant la plante sous la surface du sol. "En répétant cette opération sur plusieurs années, cela permettra de comparer les techniques utilisées et de voir qu’elle est la plus efficace" explique Jean-Louis FAURAX.

Une vingtaine de bénévoles locaux ont donc apporté leur outillage de jardinier, sécateurs, cisailles, pioches et binettes pour prêter main-forte aux alpagistes. 

Après deux heures de travail sur une surface de plus d’un hectare, la journée s’est achevée autour d’une dégustation de produits locaux donnée au chalet d’alpage. Un moment privilégié de convivialité et d’échange entre alpagistes et bénévoles, qui ont d’ores et déjà été invités à participer à l’édition Fauche Qui Peut 2024.

Le vérâtre, une plante toxique à ne pas confondre avec la grande Gentiane

Le vérâtre est une plante présente sur tous les massifs montagneux de France, à partir de 800 m d’altitude. Elle se développe plus particulièrement dans les prairies et clairières pâturées. «C’est une plante très compétitive du fait de plusieurs facteurs» précise Adenisse VILLET, conseillère pastoralisme à la Chambre d’agriculture de l’Ain. «Croissant tôt dans l’année, ses larges feuilles empêchent les autres espèces végétales de se développer, réduisant ainsi le fourrage disponible pour les animaux d’élevage. De plus, elle a la capacité de former des bourgeons au niveau d’une partie de ses racines appelée rhizome, sous la surface du sol, qui éclosent d’une année à l’autre et qui lui permettent ainsi de former de grandes touffes qui colonisent petit à petit les pâturages».

Le vérâtre est souvent confondu à tort avec la grande gentiane (ou gentiane jaune), ces deux plantes étant pourtant bien différentes. Pour les distinguer hors période de floraison, il faut regarder la position des feuilles sur la tige : les feuilles sont placées par paires de chaque côté de la tige pour la gentiane, tandis qu’elles alternent d’un côté à l’autre pour le vérâtre.

Alors que la gentiane est réputée pour ses vertus digestives, le vérâtre est quant à lui très toxique pour l’homme comme pour les animaux.

  

      Vérâtre blanc                                              Grande gentiane

Le broyage, le fauchage et l’arrachage sont les méthodes les plus efficaces pour réduire les surfaces qu’il recouvre et diminuer sa densité. La fauche manuelle est la seule alternative à la fauche mécanique, qui ne peut être réalisée dans certains secteurs inaccessibles. Pour être efficace et impacter le développement de la plante, l’intervention doit être effectuée précisément avant la floraison de la plante et être répétitive d’une année sur l’autre pour observer un impact sur la plante.

 

 


Contact :

Adenisse VILLET, conseillère pastoralisme - 06 69 00 44 13