Une charte sur la circulation des véhicules agricoles mise en place
Face à l’augmentation des flux de véhicules, les travaux de voierie pour sécuriser les routes sont monnaie courante. Chicanes, écluses, ralentisseurs, mobiliers urbains ou encore terre-pleins, ces aménagements ne sont toutefois pas toujours compatibles avec la circulation d’engins agricoles. Aussi, à défaut de pouvoir passer, ou sous peine d’endommager leurs pneumatiques, des agriculteurs se retrouvent parfois obligés de faire de grands détours pour accéder à leurs parcelles, livrer leur production, ou tout simplement épandre les boues de stations d’épuration des communes. Des surcoûts en temps et en argent qui incombent directement aux exploitants, mais aussi aux riverains lorsque la chaussée ou le mobilier urbain s’en trouve dégradé.
Avec de moins en moins d’agriculteurs au sein des conseils municipaux, les élus éloignés de la profession n’ont pas toujours en tête les contraintes associées à la circulation des engins agricoles. "Les collectivités ont bien souvent réfléchi et fait des commissions pour arriver à des travaux de sécurisation. Les motivations sont louables, c’est la mise en oeuvre qui pose problème", concède Jean-Yves Flochon, président de l’AMF 01 mais également vice-président délégué à l’agriculture au Département.
C’est pourquoi, à l’initiative des Jeunes agriculteurs de l’Ain, la FDSEA, la Chambre d’agriculture, la FDCuma, le Département et l’AMF de l’Ain ont cosigné une charte sur la circulation des véhicules agricoles le 13 octobre dernier.
Ramener de la concertation
Cette charte rappelle ainsi quelques fondamentaux : la législation en vigueur en matière de sécurité routière, les périodes de travaux saisonniers (semis, épandages, moisson, ensilage, etc.) et les différents gabarits des engins agricoles et leur réglementation associée.
Sorte de guide pratique, la charte propose aussi des alternatives à des aménagements routiers ne convenant pas à la circulation d’engins agricoles. En lieu et place de bordures droites et hautes qui déchirent les pneumatiques et donc endommagent la chaussée, on préférera des bordures surbaissées ou chanfreinées en bord de voies. Ceci pour faciliter l’empiétement sur le trottoir et le croisement des véhicules. Autre exemple, la charte invite à privilégier les îlots en résine, les bourrelets en enrobé ou en pavé, moins dommageables que les terre-pleins ou aménagements centraux. Du côté des ralentisseurs, les coussins berlinois sont également plus appropriés que ceux type « dos-d’âne » ou que les plateformes surélevées.
Du reste, pour les signataires de la profession, il s’agit surtout de ramener du bon sens en encourageant la concertation avant la prise de décision. Et Michel Joux, président de la Chambre d’agriculture, de conclure : "Il faut que les élus et le monde agricole discutent en amont. Nous signons, mais désormais il faut faire vivre cette charte."
Article Ain Agricole / Margaux Balfin
