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Méthanisation / Un beau projet de territoire

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Jeudi 11 mars, la Chambre d’agriculture et la Communauté de Communes de Dombes Saône Vallée ont visité le site de méthanisation de Méthamoly, à Saint-Denis-sur-Coise, dans la Loire. Grâce à Monsieur Vallos, le vice-président en charge de l’environnement, du PCAET et des travaux de la Communauté de Communes Dombes Saône Vallée, Jean-François Thomasson et Jean Ray ont découvert un beau projet de territoire. Récit de cette visite...

La Communauté de Communes Dombes Saône Vallée et la Chambre d’agriculture ont été accueillies sur le parc « Eco-habitats » de Saint -Symphorien sur Coise (Rhône), par le dynamique président de la CC des Monts du Lyonnais, Régis Chambe, et en compagnie de la Communauté de communes Beaujolais Pierres Dorées et de quelques étudiants de l’Ecole national des travaux publics de l’Etat (ENTPE), eux aussi intéressés par Méthamoly.


Un projet datant de 10 ans

La CC des Monts du Lyonnais est une pionnière : la réflexion sur l’intérêt de la méthanisation a débuté il y a une dizaine d’années. On comprend pourquoi Régis Chambe maîtrise aussi bien le sujet. Pour les collectivités, la méthanisation est un moyen de retraiter les déchets des ménages et des industries agro-alimentaires et de produire de l’énergie verte localement.
 

Pour les agriculteurs, la méthanisation peut être est une source de diversification des revenus agricoles. En effet, les trois-quarts des unités de méthanisation en Rhône-Alpes sont issus du monde agricole, et cela pour deux raisons : l’essentiel du volume des matières méthanogènes entrantes est d’origine agricole et les surfaces agricoles sont les mieux adaptées pour valoriser le digestat (matières sortantes), comme engrais organique sur les cultures.


Pour les fournisseurs d’énergie, c’est la possibilité de répondre à l’objectif de produire 100% de gaz vert d’ici 2050.
Dans un propos introductif, GRT Gaz a précisé qu’aujourd’hui 241 sites injectent du biométhane dans les réseaux de gaz français et que, selon eux, la France a le potentiel pour produire 100 % de son gaz. S’en est suivi une visite du site de Méthamoly à quelques kilomètres de là, à Saint Denis-sur-Coise (Loire).


Visite guidée

Aloïs Klein, le président enthousiaste de la SAS Méthamoly s’est chargé de l’accueil. Cette unité de méthanisation traite les effluents d’élevage de six fermes (bovins lait, bovins viande et chevaux) et des biodéchets issus du territoire pour produire un gaz 100 % renouvelable et local.

Comparé à l’essence et au gasoil, le biogaz c’est 50 % de bruit en moins, 9 0% de particules fines en moins, 25 % d’oxydes d’azote (NOx) en moins et 80% de Gaz à effet de serre en moins.

La CC des Monts du Lyonnais a accompagné le projet dans l’objectif de devenir Territoire à Énergie Positive (c’est-à-dire être un territoire qui produit autant d’énergie qu’il n’en consomme), avec notamment la volonté de créer une station-service pour distribuer du Biogaz pour les véhicules. La CC des Monts du Lyonnais a facilité l’accès au foncier des agriculteurs en constituant une réserve foncière pendant 3 ans, au bout desquels les agriculteurs ont acheté le terrain.
Opérationnelle depuis mars 2019, après une instruction relativement efficace de leur demande d’ICPE par les services de l’Etat, l’installation produit 1000 T de bio-méthane à partir de 20 000 T de déchets (50 % d’origine agricole – cultures dérobées, effluents…- et 50 % de biodéchets – invendus GMS, déchets industries agro-alimentaires, abattoirs, restauration collective…). Ce volume de production permettra d’alimenter l’équivalent de 1200 foyers. Et une station de biogaz vient d’être installée à proximité, permettant à une vingtaine de bus et de camions de se ravitailler déjà chaque jour. Si au début il a fallu démarcher les entreprises de transport, important désormais c’est l’inverse. La demande croît au point qu’il va déjà falloir agrandir la station de biogaz !


Financement et emplois

Le coût de l’investissement de Méthamoly est de 6,4 millions d’euros. Les collectivités ont co-financé le projet, au travers de la SEM Soleil et du fonds OSER. Énergie Partagée a également investi aux côtéx des agriculteurs. Le tour de table a été complété par Engie Suez Biogaz, qui a également apporté son expertise technique gazière, et par Unica Invest, ainsi que par un emprunt bancaire à hauteur de 5 millions d’euros.

Quatre emplois ont été créés : deux personnes pour exploiter le site, et deux personnes pour gérer l’approvisionnement en matières et l’épandage du digestat. De plus, l’exploitation du méthaniseur crée de l’activité pour des prestataires choisis en région Rhône-Alpes, qui interviennent sur la construction de l’unité de méthanisation et pour l’épuration du gaz produit, le suivi de l’installation, le suivi réglementaire…

 

Satisfaction avouée

Avant ce projet, Aloïs Klein a essuyé un échec avec un projet similaire sur un autre territoire. Il a donc du recul sur ce qui fait le succès d’un projet. Ces conseils sont de communiquer beaucoup, de préférence dans le cadre de petites réunions (plutôt qu’en grande réunion) pour favoriser les échanges, d’impliquer la population dans le financement du projet, de faire prendre conscience aux élus du service rendu par la méthanisation et bénéficier de leur soutien pour l’accès au foncier. «On rend un vrai service de traitement des déchets sur le territoire, de Lyon à St Etienne ».
Et il termine en nous faisant part de sa satisfaction de pouvoir valoriser les déchets des cantines des villages environnants et de les recycler en biogaz qui alimente les bus de ramassage scolaire et en engrais pour les agriculteurs : « Je n’achète plus d’engrais depuis deux ans. »

 


Contact : Gilles Cauvin, chargé du Territoire Dombes - Val de Saône - Plaine de l'Ain
gilles.cauvin@remove-this.ain.chambagri.fr